DANS LE PARC
L'entrée principale

Gaudi a dessiné l'entrée du parc telle une énigme pour déchiffrer les idéaux de l'urbanisation.
Antoni Gaudi conçut l'entrée du parc pour deux raisons bien spécifiques. D'une part, attirer l'attention et surprendre le public grâce aux constructions pleines d'imagination, comme s'il s'agissait d'éléments de la scénographie d'une oeuvre théâtrale exotique. D'autre part, un message allégorique est transmis grâce à l'introduction d'innombrables symboles et signes, de façon à ce que, comme dans un jeu d'énigmes, ces symboles puissent être interprétés par des personnes érudites et ingénieuses voulant accéder à un niveau supérieur de connaissances.
Ces deux intentions répondent à des intérêts d'une société avide de nouveauté et d'extravagance pouvant à la fois se divertir en déchiffrant des énigmes et des logogriphes. A cette époque, les expositions universelles qui avaient lieu dans des grandes villes, exhibaient les avancées industrielles et imposaient la mode de l'exotisme sous les influences de nouveaux styles. Le goût pour l'ingéniosité se popularisa comme une façon de déchiffrer la réalité. Le théâtre populaire devint à la mode avec ses surprises et ses énigmes, les histoires de détectives et les jeux de devinettes lors de réunions entre amis y étaient courants dans la société barcelonaise.
En regroupant les pièces symboliques de ce grand puzzle imaginé par Gaudi pour le parc telle que sa situation sur la montagne, la clôture formée par la muraille, les jardins, la porte encadrée par des tours et la présence d'animaux exotiques comme le dragon et le serpent, l'accès principal du Park Güell peut être perçu comme une entrée allégorique vers le paradis qui représenterait un paradigme d'une enclave idéale et d'un lieu utopique. De cette manière, l'architecte transmet dès l'entrée du parc, les idéaux et le concept général à partir desquels se fonderait une parfaite communauté qui habiterait cette cité-jardin..
L'escalier et le marché

Gaudi sut concilier la tradition des anciens peuples méditerranéens et les techniques avancées de l'époque.
L'architecte voulait que l'accés à la partie amont du parc soit spectaculaire. Pour ce faire, il édifia un escalier monumental et une grande salle hypostyle de style dorique dénommée plus simplement "le marché".
Ces espaces furent construits à des époques différentes. Entre 1900 et 1903, s'érigea l'escalier et vers 1909, la colonnade fut terminée. Comme s'il s'agissait d'une salle de spectacle, Gaudi plaça dans cette zone des sculptures iconiques et symboliques en relation directe avec les idéaux et les concepts du parc. C'est ainsi que nous pouvons reconnaître de nombreux éléments de la géographie catalane et des thèmes mythologiques comme la grotte, le serpent, le dragon, le soleil et la lune.
Sous la simplicité et l'apparence archaïque du marché, se dissimulent les dernières nouveautés techniques de l'époque. Un ingénieux système de poutrelles en fer supporte la superficie du toit sur lequel se trouve le banc ondulé de la place et qui plus est, l'ensemble sert de drainage pour l'eau de pluie qui arrive à travers les colonnes, jusqu'à une grande citerne située sous le marché.
Cette forêt de colonnes, inspirée de la végétation méditerranéenne, rappelle les temples classiques grecs et on construisit cet ensemble en sachant que le projet de l'urbanisation ne pourrait aboutir. Le promoteur du parc Eusebi Güell essaya cependant de rentabiliser le placement étant donné que seules trois parcelles avaient été vendues. Il décida en 1913, de commercialiser l'eau de source médicinale qui se trouvait sous le marché. C'est donc sous la marque SARVA que les bouteilles furent vendues, elles avaient une étiquette avec la photographie de l'escalier et du marché avec le slogan "Source du Park Güell, le quartier de la Santé".
La grande place et le banc

Gaudi acheva les travaux du parc avec l'une des créations artistiques les plus surprenantes du XXè siècle.
La grande place fut la dernière partie à être construite. Ses travaux commencèrent vers 1907 en même temps que la colonnade du marché qui lui sert de support et en 1913, à la fin du revêtement du banc ondulé, elle fut totalement terminée. A cette époque, on considéra que le parc était pratiquement achevé, bien que l'on continua à faire quelques finitions jusqu'en 1914, date coïncidant avec le début de la Première Guerre Mondiale.
Dans les premiers plans du parc, Gaudi avait dénommé la grande place "le Théâtre grec" et faisait ainsi référence à un grand espace ouvert sur le versant de la montagne qui rappelait les théâtres primitifs hellènes. Güell et Gaudi étaient des grands admirateurs de la culture grecque et du théâtre classique, comme le démontrent certaines oeuvres de l'architecte, qui incluent des espaces destinés ce même usage.
Mais dans le Park Güell, la fonction de la grande place n'était pas seulement celle du théâtre de divertissement, elle servait plutôt pour les réunions civiques, sociales et religieuses. C'est à partir de cette idée que Gaudi positionna la grande place au centre du parc pour en faire un lieu stratégique, facile d'accès depuis n'importe quelle partie du parc, mais qui plus est symbolique, compte-tenu de son importance pour la vie communautaire sur le site utopique de la colonie. Les aspirations de l'architecte ne se réalisèrent qu'en partie, puisque plus tard, la place fut utilisée à des fins moins formelles comme pour des festivals de bals populaires ou pour des courses cyclistes mais très peu pour des actes religieux ou des représentations théâtrales...
Les chemins et viaducs

Gaudi établit des solutions innovatrices pour conserver
la photographie abrupte et accidentée des terrains.
Lorsque Gaudi commença le projet vers 1900, son propos était de résoudre les grands dénivelés de plus de 60 mètres de hauteur du terrain, de manière à ce que les différentes parties du parc soient dotées de bonnes communications. Pour ce faire, et en l'espace seulement de deux ans, il mit en place un ingénieux et complexe système de rues principales et secondaires pour les fiacres, les automobiles et des chemins de traverse destinés aux piétons. Cet ensemble devint le squelette principal de la future cité-jardin.
Les trois kilomètres de chemins sinueux, certains constitués de viaducs incurvés, s'adaptent au terrain accidenté et montent en spirale par la montagne, entourés de caroubiers, de pins et d'une dense et typique végétation.
Afin d'unir les zones les plus escarpées, l'architecte planifia un ensemble d'ingénieux ponts entièrement construits avec des matériaux provenant des carrières du parc. Pour faciliter également des sentiers étroits avec une forte pente ainsi que des marches, ayant la fonction de chemins de traverse. Gaudi s'inspira de la tradition autochtone de la route de pérégrination, une activité à l'époque très pratiquée et disposa dans les chemins du Park Güell une multitude d'éléments caractéristiques du paysage catalan avec des réminiscences de caractères religieux comme par exemple les grottes, les cloîtres, les rosaires et les sanctuaires. Sur le plan symbolique, l'architecte établit un parcours en côte, formé par des chemins sinueux pour feindre une ascension spirituelle jusqu'au sommet du parc sur lequel se trouverait la chapelle, mais où l'on finit par construire seulement un calvaire. .
La Maison-Musée Gaudi

Gaudi vécut dans l'enceinte du PARK GUELL dans le chalet moderniste qui servirait de modèle à l'urbanisation.
Sur le plan symbolique, l'architecte établit un parcours en côte, formé par des chemins sinueux pour feindre une ascension spirituelle jusqu'au sommet du parc sur lequel se trouverait la chapelle, mais où l'on finit par construire seulement un calvaire. .
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